Le STAFF ou l’éloge du plâtre

Le staff est une merveille pour la restauration patrimoniale, corniches, écoinçons, moulures se dupliquent ou se créent à l’infini mais il l’est aussi dans sa version contemporaine de faux-plafonds et plafonds suspendus. Voir travailler les staffeurs-stuccateurs est un privilège.

Version classique patrimoniale. Chantier Babylone. Les corniches et les écoinçons du salon ont été dupliqués de façon à prolonger l’existant après démolition d’une cloison et agrandissement de celui-ci en une grande pièce de vie. Dans la partie nuit, l’ensemble des plafonds a été isolé phoniquement, les corniches sont neuves.

Version classique contemporaine. Chantiers Ranelagh, Maison 5 et Atelier Art Déco. Croisement des plafonds qui soulignent les axes des pièces, absorbent les poutres, soulignent des espaces ou encore création d’un manteau de cheminée.

C’est long, c’est lent, c’est minutieux, c’est poussiéreux, l’échafaudage bloque le chantier mais ce n’est qu’une question de patience. Et c’est un peu ce qui nous manque ces derniers temps.
Le plâtre, issu du Gypse est un matériau local, même si beaucoup de carrières ont été abandonnées, il en reste toujours dans plusieurs régions de France, particulièrement en Ile de France, certaines des carrières qui ont approvisionné Paris continuent leur activité. Additionné de glycérine, il est très ductile et a besoin d’être armé avec différentes fibres (filasse, jute, sisal ou verre). Les plus petites pièces, extrêmement délicates sont traitées en résine.

Détails de la mise en œuvre en cours de chantier. Voir se réaliser ces ornements est toujours une source de joie, ils sont en harmonie avec l’immeuble en pierre de taille construit en 1830 face au Luxembourg et redonnent du cachet à un appartement qui au nom de la fonctionnalité avait perdu son charme.

Le métier de staffeur-stuccateur est malheureusement peu valorisé, la formation professionnelle est désertée et cela fait suite à une destruction systématique de ces formations dont on a réduit drastiquement les heures d’atelier et les heures de stages entre autres.
Les métiers d’art sont mis en avant, on dirait qu’ils ont le vent en poupe, mais pas tous, loin de là.