École à Youga nah – Pays Dogon 2008

Bien plus qu’un projet, il s’agit d’une expérience. Une très belle expérience.
Réalisée grâce à l’association l’Anthropo qui m’a confié cette étude à titre bénévole, puis demandé d’accompagner le démarrage de la construction, je les remercie de leur confiance.
J’ai découvert (un peu) à cette occasion le pays Dogon dont je ne connaissais que certaines sculptures et très peu l’histoire, encore moins les cultes. Qui restent un mystère…
Le site choisi par les habitants du village domine les habitations et la roche y est à peu près plane. Un rocher rond est devenu le support du projet, il me semblait que celui-là, il ne fallait pas le dynamiter pour le chantier, avis partagé par tous et je l’ai su par la suite il symbolise le nom des habitants : doumbo.
Pierre taillée à l’extérieur, revêtue de banco à l’intérieur et en couverture.
Peu de bois sur place, provenant des pays frontaliers et acheté à Bandiagara, il a été acheminé à dos d’ânes, puis d’hommes…

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Quelques détails

Études. Tenir compte de la très forte chaleur (il faisait 45° C en journée à l’ombre au mois de mars), du vent dominant l’Harmattan provenant du sud et charriant beaucoup de sable, poussières et maladies. Convection naturelle entre les fenestrons carrés au sud et les meurtrières hautes au nord qui apportent une lumière constante et égale, un vestibule/corridor/classe supplémentaire protège la façade sud par une double peau, elle-même ventilée par 3 ouvertures. La porte a été achetée chez un artisan dans un village voisin.
Pierre dynamitée sur place (poudre à pistolet). Le plateau rocheux fait office de carrière. L’économie de moyen s’impose d’elle-même.

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Un peu plus

Plateaux, plaine, falaises et failles, villages de pierre et de terre, comme pétris sur place s’harmonisent tellement avec le paysage (il suffit de quelques pas pour douter de leur existence) qu’il s’en dégage une forte émotion, comme un lointain souvenir…
Ce pays auquel nous n’accédons plus est en proie à la guerre civile, c’est pourquoi j’ai ajouté ces quelques images, en hommage.

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Les habitants

Ama Toyon Doumbo, chef du village. Ani Doumbo, Aguidiera Doumbo dit Tintin, Abodio Doumbo gérant de l’auberge solidaire et tous les autres avec qui nous avons travaillé, discuté de cette école, recruté l’instituteur, Dogon lui-même et garant de la transmission des savoirs et de la culture Dogon en plus des autres apprentissages, fait le marché etc.
Doumbo, c’est la pierre, le rocher.

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La pierre est « humaine » et l’homme dogon « pierre vive ».
Georges Balandier – Les Dogons autrement – Dogon doumbo doumbo, Michèle Odeyé-Finzi et Michel Denancé.


Extrait d’une cérémonie de funérailles au village, le hasard a voulu qu’elle se déroule le lendemain de notre arrivée. La poudre qui sert à dynamiter est celle des fusils.

Un sujet d’actualité

L’expérience se poursuit, se transmet, et inspire de jeunes chercheurs. C’était un plaisir d’échanger avec Zacharie et notre souhait est que le travail de l’Anthropo fasse école (si j’ose dire), il a plus que jamais du sens. Non seulement en Afrique mais partout dans le monde, le circuit court est une des solutions qui nous permettra de réguler notre consommation en énergie.

Analyse critique d’un précédent 1e étape Zachari Guay-Hébert

Analyse de précédent Étape finale Zachari Guay-Hébert

Légende de comparaison des matériaux