La couleur

Beyrouth – Liban 2019

Omniprésente, la couleur dans un projet est une partie délicate à traiter.
Elle revient à aborder la partie la plus subjective du projet, la notion d’intériorité prend là toute sa signification. Notre sensibilité à la couleur est toute personnelle et notre mise en résonance physique à la couleur ouvre les champs psychiques infinis, ceux des symboles, des souvenirs, du goût (et dégoût) ou plus légèrement des modes et influences diverses.
À chaque projet son histoire colorée, y compris le blanc qui en lumière les contient toutes et qui n’est pas employé « par défaut », d’ailleurs il en existe plusieurs…
La couleur ne se limite pas non plus à l’emploi de pigments, elle est aussi « matière », bois, béton, terres, verre etc…
Tout le travail des teintes et valeurs se fait sur place, la lumière naturelle, propre à chaque lieu les révèle dans leur aspect définitif.

Le pouvoir de la couleur


© dompalatchi

Mon intervention sur les 21 Taras tibétaines portait sur le pouvoir de la couleur, suite à la suggestion de Christophe Comentale, conseiller scientifique à l’origine de cette exposition.
Mon regard d’architecte d’intérieur ne m’a pas permis de « décrypter » la symbolique des couleurs de ces Taras (ce n’était pas le but recherché) mais à travers elles de mettre en avant l’incroyable puissance d’évocation qu’a la couleur et par là-même le pouvoir qu’elle exerce sur nous.
Elle traverse le temps, les cultures, l’Histoire, l’Art, se charge de symboles et nous arrive pleine de significations et nous est absolument essentielle.

C’est dire l’importance que j’y accorde.

Un peu plus

Des louanges aux vingt et une Taras

Selon les annales tibétaines, « Tara » est la mère des bouddhas [en chinois, 度母 dùmǔ (mère de la tolérance)], elle protège les montagnes au Tibet, et libère les hommes de la peur. Il existe vingt et une différentes formes de Taras qui se distinguent du point de vue iconographique par la couleur, la posture du corps et les attributs. Les langues chinoise et tibétaine, les deux versions du Dazangjing (La Grande collection de sutras) ont compris « Louanges aux vingt et une Taras ». Selon un historien de l’art tibétain « l’esprit de Tara est comme celui de la Vierge Marie, et la forme du Thangka similaire à la croix christique. Tous libèrent la spiritualité du temple et de l’église en construisant un lien de communication intérieure en tout temps et en tout lieu ».

Alain Cardenas-Castro / Christophe Comentale

http://alaincardenas.com/blog/evenement/un-aspect-singulier-du-bouddhisme-tibetain-les-louanges-aux-vingt-et-une-taras/