On se glisse dans un bel immeuble 1900 en pierre de taille qui borde un boulevard arboré et une sensation de confort nous envahit. Certes il est cossu, bien que les parties communes aient besoin d’être rafraîchies et la façade ravalée, mais c’est surtout une question de volume et de courbes.
Large escalier tournant avec la rampe débillardée, polie. Une seule porte palière, l’appartement occupe tout le niveau. Les standards en 1900, pour les « beaux immeubles », privilégiaient des hauteurs sous plafond de 3,00 m, de larges pièces de réceptions et de belles chambres pourvues de grandes fenêtres. La cuisine et son escalier de service attenant sont moins généreux. Pièce d’eau et toilettes étaient relégués à l’arrière.
Peu d’interventions dans cet appartement qui avait déjà été transformé avec une cuisine ouverte sur le vaste séjour, une grande salle de bain créée à la place d’une chambre et un grand dressing.
Le couloir a été interrompu par une « placette » qui relie la chambre d’amis/bibliothèque/espace TV au bureau/bibliothèque, celui-ci de petite surface profitant du dégagement offert et de la vue vers les arbres du boulevard. Une vue traversante qui réoriente l’appartement qui est tout en longueur et que suit la course du soleil.
Quelques détails
Les murs ne sont pas blancs mais d’un ton mastic souligné par les boiseries blanches et qui met en valeur les objets et œuvres d’art.
Création d’un jeu de miroirs qui ont été rapportés dans l’entrée, le salon et la salle de bain. Ils reflètent les arbres du boulevard, la lumière naturelle et offrent des vues obliques intéressantes, d’une pièce à l’autre.
Un châssis vitré a été ouvert à la place d’une ancienne porte bouchée, toujours avec ce souhait de faire communiquer les espaces entre eux, rompre les couloirs et diffuser la lumière naturelle. Les second-jours sont très confortables et doux. Si la lumière est trop forte, les voilages l’atténuent. Ils estompent le noir de la nuit aussi et habillent discrètement la façade grâce au magnifique travail d’Arnaud Gillet, tapissier si professionnel qu’il est devenu un ami…
Un projet avec des interventions très simples donc, pratiquement minimaliste selon le souhait des maîtres d’ouvrage qui viennent de quitter un loft new-yorkais. Cette rigueur est largement tempérée par un parquet d’origine avec tous ses défauts et son charme, certaines moulures qui ont été conservées, les naissances de plafond arrondies et les chambranles et moulures à doucines. Le dressing en Noyer a été conservé, le même Noyer a été repris pour habiller les parois coulissantes qui referment la placette et isolent la chambre d’amis et le bureau, qui redeviennent ainsi des espaces privés. En suivant l’axe du dressing et du couloir, on le retrouve sur les deux consoles de l’entrée, comme un fil conducteur.